Albert Raty

Albert Raty est l'un des artistes phares de l'Ecole de Vresse. Certainement parce qu'il y vécut et y établit son atelier mais aussi, et surtout, parce que son style reconnaissable a fait de lui un artiste bien coté. Sa touche est large et puissante et lorsqu’il représente nos régions, ses couleurs sont celles de l'Ardenne: le brun de sa terre, le vert de ses arbres et l'ocre de ses collines. Voilà ce qui explique la place de choix qui lui est réservée au sein du Centre d’Art. Plus de trente œuvres de l’artiste sont présentées au public dans la salle Albert Raty.

Peinture d'Albert Raty
Peinture d'Albert Raty
Peinture d'Albert Raty
Peinture d'Albert Raty
Portrait d'Albert Raty
Peinture d'Albert Raty
Peinture d'Albert Raty
Peinture d'Albert Raty

Biographie

Issu d’une famille de la bourgeoisie bouillonnaise, Albert Raty est né le 17 août 1889. Il est le second d’une famille qui compte huit enfants. Les parents, Émile Raty et Marthe Burnet, sont propriétaires d’une tannerie, une entreprise très florissante à l’époque.

Albert n’est pas un enfant ordinaire, nourrisson, on lui détecte un handicap particulier, il est sourd et muet. Il est placé dès l’âge de cinq ans dans une institution spécialisée à Woluwé-Saint-Lambert : l’Institut royal pour sourds-muets et aveugles dirigé par les Frères de la Charité. Il y apprend l’articulation des mots et la lecture sur les lèvres mais aussi le dessin, la peinture et la photographie, les Frères ayant su déceler ses prédispositions. A seize ans, féru de dessin et après avoir reçu une  éducation qui lui permet de se débrouiller seul dans la vie, il rentre à l’Académie libre du professeur Ernest Blanc-Garin à Schaerbeek. Pendant son apprentissage, entre 1906 et 1912, il multiplie les portraits, son maître ayant également opté pour cette discipline à cette époque. Albert Raty est ensuite envoyé à Paris, afin de parfaire sa formation auprès de Lucien Simon.

Lorsque la guerre éclate en 1914, il rejoint sa famille à Paris. Son matériel perdu dans la débâcle, il travaille avec acharnement, réalisant croquis sur croquis avec crayons et fusains de fortune. Il découvre ensuite la Bretagne, le Finistère, Pont-Aven, Chartres et Troyes. Il y fait de belles connaissances, dont l’une le marque particulièrement : Cézanne.

A la fin de la guerre il reprend la route de l’Ardenne, son Ardenne qui lui manque tant.

Albert Raty fait la rencontre de Richard Heintz, un grand peintre de l’Ardenne, qui lui apprend comment  « saisir l’atmosphère du paysage, par l’étude des formes construites à coups de pinceaux vigoureux qui ne laissent pas de place aux détails superflus ». Après les années 20, Albert Raty fait partie de différents groupes, tel que « l’Envol » et « l’Art libre » dans lesquels se retrouvent des peintres de renom.

Par la suite, il s’installe à Vresse où les murmures de la Semois le tiennent. Il rencontre Freddy Charlier, un coureur automobile qui  lui fait découvrir les bords de la Sûre luxembourgeoise.

Après le décès de son père, celui de sa mère et le bombardement de Bouillon au cours de la deuxième guerre mondiale, Albert Raty perd tout mais surmonte ces épreuves. A 52 ans, il se marie avec Louise Brasseur, une Bouillonnaise, amie de longue date. Une fois la guerre terminée, ils viennent enfin s’installer définitivement  à Vresse où l’artiste retrouve son atelier.

Albert Raty connaît des heures de gloire dans les années 50. Une rétrospective de son travail est organisée par la Ville de Bouillon, Vresse fait sculpter son buste par Roger Jacob et les « Amis de Vresse » lui rendent hommage.

Il connaît aussi des heures de peine, comme le décès de sa femme, et retranscrit dans ses toiles ces périodes sombres. Mais entouré de bons amis comme Madame Lefèvre de l’Auberge du Relais qui prend soin de lui, il se relève et refait des voyages.

Albert Raty s’éteint le 17 mai 1970 à Vresse, à l’âge de 80 ans.  

Son œuvre

Après des débuts classiques, son style s’affirme. Peintre de grand talent, c’est par de larges coups de pinceau ou de brosse qu’il représente à sa manière des paysages ardennais, des marines bretonnes, des portraits, des autoportraits et des caricatures ; des œuvres emplies de caractère dans leur simplicité. Sa peinture est pleine d’énergie et sa technique maîtrisée grâce à des années d’études artistiques. Sous un éclairage tragique et contrasté, ses personnages et ses paysages prennent vie dans les teintes de la nature. Dans un souci de sobriété et de robustesse, Albert Raty parvient à peindre l’Ardenne sans la trahir.

Liste des œuvres exposées:

  1. « Maison Henri à Vresse »
  2. « La légende d’Agathe et Lambert »
  3. « Paysans dans la vallée »
  4. « Vresse, le lavoir »
  5. « L’homme à la cigarette »
  6. « Le pont Saint-Lambert »
  7. « Portrait de madame Lucie Heynen »
  8. « Autoportrait »
  9. « Autoportrait en paysan ardennais »
  10. « Autoportrait »
  11. « Habay »
  12. « L’ange gardien »
  13. « Vresse, le lavoir »
  14. « Enfant de chœur »
  15. « Route romaine de Membre », vitrine
  16. « Vresse, chaumière », vitrine
  17. « Vente à Bouillon, 1925 », vitrine
  18. « Croquis, juge de paix Déom », vitrine
  19. « Croquis, chasseur ivrogne », vitrine
  20. « Village ardennais »
  21. « Portrait de madame Lucie Heynen »
  22. « Chez Mariette à Vresse »
  23. « La tentation »
  24. « Suzanne et les vieillards »
  25. « Jeanne Chaidron-Guisset »
  26. « Charles Chaidron »
  27. « Émile Chaidron »
  28. « Esch-sur-Sûre »
  29. « La Semois entre Vresse et Membre »
  30. « Lavis, village 1 »
  31. « Lavis, village 2 »
  32. « La chapelle Notre-Dame de Walcourt »